Travailler de nuit en tant qu’IDEL

Travailler de nuit en tant qu’IDEL

 « Il faut apprécier la solitude et le calme »

 

Si les interventions de nuit en tant qu’infirmière libérale sont relativement rares, il est possible – à un moment de sa carrière – de devoir être amené à travailler de nuit. Une pratique qui nécessite d’avoir quelques informations sur celle-ci, entre les majorations, les avantages et les inconvénients.

 

« C’est quelque chose que j’apprécie de faire, bien que ce soit rare. » Sonia est infirmière libérale dans la région Grenobloise depuis une quinzaine d’années. Et en quinze piges, elle a dû à certains moments faire des soins de nuit : « Ça m’est arrivé trois-quatre fois, et à chaque fois, j’avais une injection à faire à un horaire précis. Ce n’est pas quelque chose qui me dérange, au contraire même, c’est une autre ambiance », explique la Grenobloise. 

 

À la différence des collègues travaillant en hôpital, le travail de nuit des IDEL ne consiste pas à faire des nuits complètes, mais bien des interventions ponctuelles. Pour bien comprendre, une intervention est considérée comme de nuit lorsqu’elle a lieu entre 20h et 8h du matin. Comme l’expliquait notre chère Sabrina, ces interventions de nuit sont relativement rares : elles se font sur prescription médicale avec des horaires précis, pour des soins qui nécessitent une exécution quotidienne de nuit (qui doit être mentionnée explicitement sur la prescription, comme les injections) mais aussi différents cas d’urgence : l’état du patient se détériore, ou encore des problèmes liés aux équipements médicaux, comme la perfusion ou l’alimentation sur pompe.  Si certaines régions, comme l’Île-de-France, mettent en place des dispositifs d’astreinte comme Astr’IDEL, celles-ci fonctionnent au volontariat. 

 

Ce qu’il faut savoir sur le travail de nuit en tant qu’infirmier 

 

Les majorations

 

Le travail de nuit en tant qu’IDEL reste donc très occasionnel et surtout lié aux besoins spécifiques du patient. Autrement dit, la prescription médicale doit clairement et implicitement justifier la nécessité d’une intervention nocturne pour l’état de santé du patient et la continuité des soins. 

 

Pour ce qui est de la majoration du travail de nuit,, il en existe deux : 

  • Pour les interventions qui se déroulent entre 20h et 23h et/ou entre 5h et 8h, la majoration est de 9,15€.
  • Pour les interventions entre 23h et 5h du matin, la majoration est deux fois plus élevée : 18,30€.

 

Mais comme ironise Sonia, les interventions les plus régulières se déroulent principalement dans la tranche 20h-23h et 5h-8H : « On ne va pas se mentir, on aimerait avoir un soin à faire à 23h05 (rires) mais généralement, ce n’est pas le cas. Blague à part, c’est préférable pour la santé du patient et celle de l’infirmière. Je n’ai pas encore eu l’occasion de faire des soins entre 23h et 5h, je pense que c’est plus risqué, la fatigue se fait ressentir et cela a un impact sur notre travail, surtout que nous ne sommes pas habitués à travailler de nuit. »

 

Généralement, les interventions entre 20h et 23h, ainsi qu’entre 5h et 8h, sont plus susceptibles de correspondre aux horaires de début et de fin de journée des patients, comme l’administration de médicaments du soir ou du matin. Pour les interventions entre 23h et 5h du matin, ce sont souvent des situations urgentes. Pour les majorations, il est important à savoir que celles du travail de nuit sont cumulables avec la majoration d’acte unique (MAU), la majoration de coordination infirmière (MCI), la majoration pour enfant de moins de 7 ans (MIE), mais ne sont pas cumulables avec la majoration de dimanche et jours fériés, ni avec la majoration d’urgence.

 

Les autres tips à connaître 

 

Important à savoir, il n’existe pas de limite légale concernant le nombre de nuits qu’une IDEL peut effectuer par an. Le travail de nuit reste exceptionnel et lié aux besoins spécifiques des patients : c’est la situation médicale du patient qui impose ou non une intervention, et non l’IDEL qui le choisit. 

 

À noter que, comme le stipule le code du travail, « vous devez respecter un temps de repos minimum de 11 heures consécutives avant de reprendre le travail », nécessaire à votre santé et votre sécurité. Après une intervention de nuit, bien qu’en tant qu’IDEL vous êtes libre d’organiser votre emploi du temps, on vous conseille fortement de veiller à respecter ces 11 heures de repos avant de reprendre votre activité. 

 

 

Les avantages et inconvénients du travail de nuit

 

La nuit, tranquillité ou angoisse ? 

 

Bien que ce soit extrêmement difficile à chiffrer, la grande majorité des IDEL n’est pas amenée à faire des soins de nuit. Mais si cela arrive, c’est toujours mieux de connaître les avantages et les inconvénients. Selon Sonia, il y a beaucoup plus de points positifs que de négatifs : « Ce qui est bien sur ces horaires de nuit, c’est qu’on a généralement une seule intervention à faire. On est moins stressé et pressé par le temps, on peut prendre justement plus de temps avec le patient. L’ambiance est plus tranquille, c’est souvent des moments où on en apprend un peu plus sur lui. » 

 

Consacrer plus de temps au patient permet d’aborder plus sereinement les soins à faire, sans oublier que la circulation est moins dense, bien qu’il est souvent plus difficile à trouver des places pour se garer, puisque les gens sont chez eux : « Ne pas être stressée sur la route à cause des bouchons ou de la circulation, c’est un vrai plaisir. Je travaille sur Grenoble et souvent la journée, on est plus souvent dans la voiture qu’avec les patients, alors que la nuit, c’est l’inverse. Par contre, on perd un peu plus de temps à se garer », explique Sonia. 

 

La nuit est une ambiance (de travail) totalement différente et peut angoisser ou relaxer les IDEL. Pour notre IDEL grenobloise préférée, c’est la seconde option : « Il faut apprécier une certaine solitude et le calme. Pour en avoir discuté avec des collègues, certaines n’aiment pas faire des soins de nuit, elles se sentent pas à l’aise, surtout pour une femme, la nuit, ça rajoute d’autres peurs. Mais personnellement, c’est quelque chose que j’apprécie, le calme et l’ambiance du soir, ça me relaxe. »

 

Travailler de nuit, les conséquences sur la santé

 

Néanmoins, travailler de nuit peut avoir des répercussions sur notre santé et peut perturber notre rythme circadien. Sonia pourrait-elle travailler exclusivement de nuit ? « Si j’avais quinze ans de moins, peut-être (rires). Mais lorsque l’on a des enfants, une vie de famille et puis qu’on vieillit, je pense que c’est compliqué sur le long terme. Finalement, je préfère voir le soleil, quitte à râler dans les bouchons. »

 

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